Version n° 3 : Il n’y a pas de hasard, ce n’est
Il n’y a pas de hasard, ce n’est pas moi qui le dit, c’est Anne Ancelin Schützenberger dans son livre « Aïe mes aïeux » !, et probablement sommes-nous moins libres que nous le pensons. Les coïncidences qui jalonnent notre existence ont une signification plus profonde que nous voulons bien l’admettre.
Alors que j’écris sur mes tergiversations pseudo-psychothérapeutiques, sur le ton de la plaisanterie, je lis, « comme par hasard », un livre autobiographique de Françoise Giroud (« Histoire d’une femme libre » - livre que je dévore car la femme, son cheminement connu et celui inconnu que je découvre, me passionnent) qui évoque les bénéfices d’une possible aide psychanalytique, recours pas spécialement évident à son époque, avec des références à Lacan, Françoise Dolto, Sacha Nacht…
Songeons qu’en 1952 Pie XII prononce un discours nommant les dangers de la psychanalyse !
Françoise Giroud écrit ce livre en 1960 après une tentative de suicide dont on l’a sauvée, l’écriture lui étant d’un secours indéniable, seule, dans une maison prêtée dans le sud de la France, et elle cherche des réponses dans son enfance, sa place dans sa famille, son rôle auprès de sa mère (rien à voir avec moi….).
Et puis, après avoir refermé ce livre frappant, j’en ouvre un autre, « Aïe mes aïeux » livre mis entre mes mains par Mathilde, après une soirée de grandes discussions sur les redites généalogiques, les répétitions étonnantes dans nos fonctionnements voire dysfonctionnements familiaux. Je rencontre alors des individus comme Carl Rogers, psychologue humaniste, Jacob Levy Morena et son idée de psychodrame salvateur, Freud bien sûr !
Et Jung…. qui m’a toujours convaincue par sa théorie d’inconscient collectif et de synchronicité… mais dont les relations amoureuses avec ses patientes m’ont toujours mise mal à l’aise !
Je survole un peu, la thérapie transgénérationnelle psychogénéalogique contextuelle, c’est trop compliqué pour moi, mais des fenêtres s’ouvrent, des courants d’air se créent. Je réentends parler du syndrome d’anniversaire, qui met l’accent sur cette occasion, voire cette nécessité de fête qui rassemblerait une improbable famille, qui reconnaitrait l’enfant qui a été blessé dans son enfance, qui répèterait un évènement marquant dans un lignage….
Et évidemment, je ne laisse pas de côté cette remarque de coin de divan que m’a distillé mon cher Dr S, « oui, bien sûr, vous pouvez faire le choix qu’on ne se voit plus sans avoir réglé les deux tensions qui vous bloquent, à savoir la mauvaise image de l’homme en général, mélange inconscient de votre père et de votre ancien mari, et votre relation à votre mère avec votre ressenti de culpabilité ».
Alors, bon, je rends les armes, je vais récupérer ma veste noire, j’attends sagement dans la salle d’attente, je ressasse tout ça et pire encore, et en partant, je dis au Dr S, « tout bien considéré, je voudrais vous remettre sur ma liste des corvées, pouvons-nous reprendre un rendez-vous ! »
« La connaissance se construit par accumulation, et tout d’un coup la nouvelle donne émerge. Lorsqu’on suit une psychanalyse, on avance, mais on ne sait plus où, et puis tout d’un coup, le sens émerge. C’est comme si brusquement il y avait – dirait Lacan – comme un « point de capiton » joignant plusieurs épaisseurs du vécu, et le sens devient lumineux. » (Anne Ancelin Schützenberger).
Je vais me mettre à aimer les capitons, d’ailleurs, il faudrait que je me refasse un peu de gras !