Version n° 4 : Voilà une bonne chose de faite !
Voilà une bonne chose de faite ! Ce coup de fil m'a libéré ! J'attends sans impatience la fin de mon séchage de linge et je rêvasse sereinement. Je rentre gaiment à la maison, je refais mon lit un sourire ne quittant pas mes lèvres. J'imagine des douces caresses dans la chaleur moelleuse de la couette, des sombres cabanes de draps qui abritent des moiteurs suaves. Je file sous la douche, l'eau fraîche coule sur ma peau frémissante et refroidit à peine mes ardeurs ! Je choisis le gel exfoliant aux sels marins et frotte mes cuisses de cette mousse crissante et odorante, je m'attarde sur les fesses et le creux des reins, je remplis la paume de mes mains de cette crème granuleuse et frotte mes épaules, mes bras, mes seins, je me serre fort, aspirant les senteurs iodées, les bras croisés sur ma poitrine dans une vague étreinte mélancolique, je ferme les yeux et laisse l'eau dégouliner sur mon visage, je sens chaque goutte sur mon front, et le chemin de l'eau sur mon corps à fleur de désir. Je ne peux pas m’empêcher de penser à la relation si intime entre un psy et sa patiente, me viennent à l’esprit les amours de Jung et Toni ou Sabrina, deux de ses patientes qu’il n’a pas hésité à mettre dans son lit, et aussi les bras dont Camille (Laurens) espère un réconfort plus qu’amical ! Je rougis à l’idée de transgresser l’interdit, et les règles déontologiques d’un toubib qui, honte à lui, profiterait du sentimentalisme d’une femme étiolée en manque de tendresse !!!! Mes deux mains sur ma bouche, je retiens ma respiration, je soupire, espoir mêlé de retenue, j’embrasse le bout de mes doigts en écrasant fort mes lèvres contre la pulpe des index, un baiser interdit s’échappe dans le mouillé des songes.
Quand j’arrive en bas de l’immeuble, je n’ai aucune hésitation. Il est plus de 19h00. Je sonne à l’interphone, monte les escaliers en fredonnant, j’ouvre la porte et me dirige vers son bureau, je toque à la porte, « Entrez » me dit-il. J’entre et j’attends qu’il vienne à moi. La veste noire, nous en parlerons plus tard, je me glisse contre lui, dans ces bras-là, je suis bien !