On s'est retrouvé à la maison pour dîner, un peu
On s'est retrouvé à la maison pour dîner, un peu tardivement, Paul, Mamie, Orso et moi. J'avais préparé un parmentier de canard (c'est ce que je pense proposer dans mon repas locavore, sachant que les canards confits viennent quand même de Sarlat, 400 km via un colissimo, j'hésite ! mais je voudrais sortir du poulet de Bresse, bon, je réchéflis...). salade verte, et bien sûr, Champagne en apéro.
C'est incroyable comme nous étions bien tous les quatre, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Orso est un homme qui respire la bonté. Sa voix grave et posée rend la conversation appaisée, nous étions décontractés et heureux, rayonnants à l'idée de bébé Juliette endormie dans les bras de sa maman. Orso a quand même poussé un coup de gueule, disons un grognement accablé, en commentant le fait que les hopitaux d'Alep avaient été la cible délibérée de tirs de l'armée Syrienne ou Russe, en l'espèce, ça ne fait pas de différence sur le terrible sort des malades et des soignants. Il fait partie depuis toujours des ONG qui aident les paumés, les délaissés du monde. En ce moment, il est en Turquie à Kilis, c’est un camp de réfugiés, vraiment près de la frontière syrienne. Il vit une vie que j’ai du mal à imaginer, nous qui en sommes à nous battre pour recueillir le moins de réfugiés possible. Enfin, pas moi, mais je ne fais rien non plus pour m’impliquer dans un quelconque geste humanitaire. Faut dire que même la diplomatie internationale est figée. Les grands de ce monde observent et les petits font ce qu’ils peuvent. L’action d’Orso met l’accent sur ma fausse bonne conscience et mes idées généreuses, bien confortablement installée sur un sofa moelleux un coupe de champagne à la main… Orso est plus pragmatique, y’a ceux qui font, dit-il, et voilà. Point.
[3D] Champagne ! (Jacques Higelin) Clip musical 3D, réalisé par des étudiants de l'IIM