J’ai dû faire venir SOS médecin. L’homme de l’art
J’ai dû faire venir SOS médecin. L’homme de l’art en question m’a semblé sortir tout droit de la morgue, quasi de l’autre monde, allure saccadée et teint blafard. J’ai eu peur un instant qu’il me montre le chemin de la définitive tranquillité, sa main glaciale qui cherchait mon pouls serrait mon poignet comme une serre d’aigle. Ses doigts crochus ont palpé mon cou et j’ai vivement senti ma gorge qui s’étranglait. Bien sûr mon cœur battait à 100 à l’heure, j’ai fait une pointe de tension à 22. C’est inquiétant, a-t-il constaté lugubrement, avec un sourire satisfait au coin de la bouche, très inquiétant… Je l’ai nettement entendu ricaner alors qu’il notait l’ordonnance. Je me suis excusée de ne pas le raccompagner à la porte et j’ai esquivé sa poignée de main d’aurevoir, je m’étais rallongée. J’ai fermé les yeux, avec encore la sensation de son regard sardonique sur mon corps recouvert du drap. J’étais presque le fantôme qu’il appelait de ses vœux, mais enfin, la pression est retombée, il a ouvert la porte de la chambre, j’ai entendu ses pas dans le couloir puis enfin, la porte d’entrée a claqué.