Non seulement je pensais à toi, mais je pensais à
Non seulement je pensais à toi, mais je pensais à toi, tout en pensant à toi….
A midi, j'ai déjeuné d'un sandwich dans le jardin du musée. J'avais allongé les jambes au soleil, et je regardais mes pieds striés de l'ombre épaisse du grillage, J'avais enlevé mes chaussures, et j'imaginais mes orteils en cage. Mes yeux sont remontés le long de mes molets, ma peau pâle encore aux couleurs de l'hiver semblait frémir sous la chaleur piquante. J'ai jaugé d'un oeil critique le renflement disharmonieux de mes genoux, j'aime pas mes genoux, ils me rendent fou d'insastifaction, je ne les supporte que dans le mouvement, l'arrondi leur est nécessaire. J'hésitais à me rechausser et rabaisser ma jupe pour stopper là cet examen déprimant quand le pire est arrivé. Mon regard s'est bloqué sur ma main droite. Elle était posée en toute confiance sur ma cuisse, alanguie et immobile. Sans but. Ma main droite faisait une petite sieste, tranquillou. Sans l'idée que l'on puisse la surprendre. Et le cerveau qui était attaché aux yeux inquisiteurs a reçu en flash un signal d'alarme : peau sèche et parcheminée, plus que des rides, un entrelacs de croissillons fins ciselés, veines saillantes, réseau bleuâtre, plis grossiers aux articulations, tâches de vieillesse, le mot était lâché, tâches de vieillesse.... ça m'a fichu un coup et j'ai flippé tout l'apm ! Comme peut-on être amoureuse avec des mains pareilles....