Je suis sciée, triste pour Eulalie, désamparée,

Je suis sciée, triste pour Eulalie, désamparée, inutile, mal à l’aise.

A midi, coup de fil de ses parents. Une histoire abracadabrante. Mais bien réelle. Ils m’ont expliqué vite fait par téléphone, je n’y ai rien compris et je me suis précipitée à la maison où ils m’ont retrouvée. Eulalie était là, en pleurs, plus précisément en pleine crise de nerfs.

Voilà : Quand Eulalie avait 12 ans, elle a été victime d’un accident lors d’une sortie de classe, en car. Elle a été la seule survivante. Tous ses petits copains copines sont morts dans l’accident. C’est terrible. Elle a été très fragile pendant des années, et sa décision d’être infirmière est la conséquence de cet accident. Si on peut dire, c’est le côté positif. Côté négatif, elle est devenue obnibulée par le responsable de l’accident. Un chauffard qui a été condamné à 20 ans de prison, conduite en état d’ivresse sans assurance, récidive. Le nuisible, comme elle le nommait du bout de ses lèvres mauvaises. Et on la comprend. Le gars en question va sortir de prison de façon anticipée.

Dans la chambre fermée à clé, Eulalie cachait une arme, oui, un vrai pistolet, pas un truc de défense, un truc qui tire des balles qui tuent. Eulalie avait en tête de l’attendre à la sortie de prison. Comme dans les films, elle s’était imaginée je ne sais quoi, justicière de ses copains, éradicatrice de nuisibles, elle allait se pointer à Corbas, elle avait même étudié les lieux, était allée sur place pour plannifier son action héroique. Ma belle Youplaboum, avec tes grands yeux de biche, inattendue et coléreuse, rieuse et amoureuse, avec tes lourdes idées funestes, prête à tout foutre en l’air en mémoire de tes amis. Chère Eulalie. Je ne sais pas comment tes parents ont eu vent de tes projets, la facture du flingue je crois qui est arrivée chez toi, ont-ils ouvert l’enveloppe, étaient-ils sur le qui-vive ?

Eulalie est repartie avec ses parents, ils vont se la bichonner pendant quelques temps. J’en reviens pas. Comment lâcher prise, comment être en paix  sur des sujets aussi graves et marquants ?

(vidéà longue mais qui vaut le test  quand on a besoin de lâcher prise)

Les petits bonshommes allumettes - Partie 1 de 2

Comments

[Vero, la mamie]

Mais enfin,c'est quoi tout ce bruit? C'est quoi ce drame ? ça crie, ça pleure, ça gesticule !! Oh ! On n'est pas dans une série noire ? Si ? Mais enfin qu'arrive-t'il à cette jeune fille si cool au cœur d'artichaut?

[Cat "le noiraud"]

Comprends rien à ce qui se passe !! Ohlala crie et pleure en même temps, on dirait qu'elle est folle, il y a ses parents et la patronne qui essaient de la calmer en racontant une histoire incroyable de pistolet ! Ohlala avait un vrai pistolet ??? dans sa chambre ??? elle voulait tuer un "salaud d'assassin !" ??? des enfants morts ??? "tous morts ! tous morts !" "salaud assassin d'enfants sorti de prison!!" ??? mais qu'est-ce qu' Ohlala a à voir la dedans ? une fille joyeuse qui caresse las chats et aime tant les garçons ??? Pfou ! ses parents lui font une valise et l'emmène avec eux !! plus d'Ohlala ! suis tout retourné moi ! la patronne est toute blanche ! elle va raconter ça à Paul et Lisbeth calmement et là je comprendrai de quoi il s'agit ! Vais aller voir à la fenêtre, ça calmera mes nerfs en pelote !

[Alain]

Adi-Brooks, les jumelles...

-Adi, j'en reviens pas!

-Moi non plus, quelle histoire!

-Oui, qui aurait cru qu'un jour elle aurait pu faire ça?

-Oui, c'est incompréhensible!!

-Indigne d'une fille comme elle, si instruite, si forte en orthographe !

-.../...euuuhhh??? Le rapport avec le pistolet?

-Pistolet ? Quel pistolet, moi, je parle de la Boss

-.../...????

-Ben oui, elle a dit ''obnibulée''...on dit pas obnibulée enfin!!!

-Broooookks:!!!!!!