Il fut une époque où le téléphone sonnait
Il fut une époque où le téléphone sonnait indéfiniment jusqu’à ce qu’on réponde. On était en train d’ouvrir sa porte, on entendait la sonnerie du téléphone, ça faisait drinnnnng drinnnnng drinnnnnng, on faisait fissa, on se précipitait et si notre interlocuteur avait été assez patient, on pouvait se parler. Sinon, on décrochait et on entendait bip bip bip, merde, pensait-on, c’était qui ?
Ensuite, il y a eu l’astuce, il fallait composer le étoile étoile dièse, et on avait le numéro appelant. Le répondeur téléphonique, ce fut une autre étape. Au début, c’était un appareil à part, on se demandait si on faisait la dépense.
Et puis, c’est devenu un service de France Télécom, une option, en même temps qu’on choisissait le modèle de téléphone, sa couleur, sans fil, avec haut parleur !
Aujourd’hui, le téléphone ne fait plus dring dring. On met toujours un certain temps à répondre, pour peu que le fichu téléphone soit au fond du sac ou coincé dans une poche . Mais on sait toujours qui nous a appellé, et on a un message parlé, parfois doublé d’un sms.
En l’occurrence, c’est Eulalie qui m’a laissé un mot, elle est revenue, elle est chez ses parents, elle râle parce que Lisbeth ne l’a pas rappelée, alors qu’elle est revenue depuis hier, elle, et qu’elle a déjà appelé trois fois. Le ton de sa voix était excédé et jusqu'au sms de confirmation qui était sec et impératif. Hoplaboum est en forme, me suis-je dit ! ça promet ! Je lui ai répondu d’un sms, viens passer le réveillon avec nous, lui ai-je proposé, tu nous raconteras.
Plus sympa, plus agréable, Madie m’a appelée ; elle accepte l’invitation pour la soirée du 31 , et surtout elle est OK pour nous laisser sa minette à la maison pendant sont absence, elle nous l’amène mardi midi.