Marie-Lou m’a refilé un faisan que son beauf a
Marie-Lou m’a refilé un faisan que son beauf a tué à la chasse. Elle n’est pas spécialiste du salé, m’a-t-elle rappelé. Je suis partie avec mon faisan dans le sac, avec ses belles plumes grises rayées de noir, soyeuses et douces qui frissonnaient dans le vent. Et arrivée à la maison, je me suis souvenue entre guillemets que je ne savais pas ni le plumer ni rien d’autre que ce soit, cette tâche étant dévolue à l’homme de la maison quand il y en a un. Je suis descendue voir Nicole, et toute contente, elle m’a fait une liste de trucs à acheter pour faire une terrine, m’a envoyée dare-dare faire les courses pendant qu’elle s’occupait du bestiau, et m’a attendue pour œuvrer en maître cuistot. Pendant qu’elle s’acharnait sur la bête, j’ai bu qlq verres de rosé. En même temps, elle nous a préparé une tortilla, un délice ! Je suis remontée chercher la bouteille de cognac pour flamber le bidule. Eulalie était là à papouiller le chat. Elle m’a demandé niaisement si j’étais là ce soir ? « Non, je ressors. J’ai dit, Pourquoi ? » Elle s’est un peu emmêlée les pédales, de fait j’ai compris qu’elle attendait quelqu’un, et probablement pas Julien. L’autre, je ne sais pas son prénom… J’ai pas insisté. J’ai juste dit on ne peut plus fermement qu’elle serait bien gentille de pas laisser le bordel comme mercredi. Pour une fois, elle était dans ses petits souliers.
Comme je n’étais pas trop pressée de remonter, avec Nicole, on s’est fait des oranges flambées au cognac, une fois que la terrine était au four, et après un cognac sans orange. Ouf que la bouteille était au trois quart vide…